Départ à l'aube sur cette route toute droite au milieu de nulle part pour bifurquer un peu plus tard vers les Transverse Ranges (montagnes transversales) ou se trouvent Los Padres Forest, juste au nord de Ventura et de Santa Barbara. Là, les routes sont viroleuses et la lumière toujours superbe. (Oui, tout est magnifique, à par les mannequins ;-) Le soleil commence à cogner, Benjamin se tartine d'écran total, Julo met ses "Bubble Goggles" et je prends (encore) des photos.
Arrivés au col de Pine Mountain Summit, nous découvrons que le versant Sud (coté Los Angeles) est nuageux. La route promet d'être sublime, mais les nuages nous rebutent. La faim nous tenaillant (nous sommes partis sans écouter le précieux conseil de Brigite Lahaye "il faut toujours partir avec quelque chose de chaud dans le ventre" ;-) nous decidons d'aller voir plus au sud si l'on y trouve à manger. Effectivement, la vallée qui mène à Ventura est nuageuse, mais le restau façon Saloon qui nous accueille nous fait oublier la grisaille avec un petit déjeuner d'anthologie avec un vieux blues pour fond musical. C'est repus que nous remettons du gaaaz vers le nord !
Après quelques errements dans ce coin désertique, nous prendrons une route magnifique qui devait nous amener à Bakersfield. Mais mes talents de navigateur en auront décidé autrement, et nous nous retrouverons tout à coté de notre point de départ : New Cuyama. Pour rattraper le temps perdu, nous mettons les gaz vers Bakersfield et ses puits de pétrole. La température en y arrivant est incroyablement élevée! On y mange un hamburger sur le trottoir, fourni par un genre de drive-in ultra-glauque tenu par des chinois. La fin de l'après-midi arrive, il faudrait se trouver un motel. On part vers le lac Isabella, au milieu de la Sequoia National Forest, en s'engouffrant dans des gorges superbes, la route viroleuse à souhaits, le revêtement parfait, le soleil dans le dos et le torrent déchainé sur notre gauche. Un grand moment de bonheur motard ! Sur la route, un panneau indique plusieurs centaines de mort par noyade dans cette rivière. On imagine la tentation souvent fatale de s'y baigner malgré le danger, a cause de la chaleur ambiante. On s'endormira dans un motel ordinaire, la tête pleine d'images et le volume des ronflements fait concurrence à la base aérienne d'Edwards, de l'autre coté du désert de Mojave, tout proche.
Demain, la vallée de la Mort !
